Rappelons qu’à l’échelle européenne, les Tziganes représentèrent, après les juifs, démographiquement, la seconde population à être victime de la politique d’extermination menée par le III° Reich. Il est probable qu’un demi-million d’entre-eux furent exterminés au cours de la deuxième guerre mondiale. Dans tous les pays d’Europe soumis au joug nazi : en Allemagne en premier lieu, mais aussi en Pologne, Croatie, pays Baltes, Serbie, les Tziganes furent poursuivis, arrêtés, regroupés en camps, torturés et éliminés, notamment par les sinistres « Einsatzgruppen » chargés de « faire le ménage » en arrière des lignes de front, dans les territoires conquis par la Wehrmacht.

En Roumanie, dont il sera plus particulièrement question durant cette conférence, le régime d’Antonescu pratiqua leur déportation dans certaines régions (ce que les Tziganes, dans leur langue ont appelé le « poraimos »).

En 1941 et 1942, 25 000  d’entre-eux, souvent originaires de la région de Bucarest, furent ainsi déportés dans les territoires ukrainiens de Transnistrie (occupés à l’époque par la Roumanie).

Ion Morar a particulièrement travaillé sur cette période à l’occasion de l’écriture de son roman « Negru si Rosu » (« Le rouge et le noir », traduit en espagnol) et présentera, sur une base solidement documentée cet épisode peu connu mais ô combien significatif de cette tragédie qui se déroula au coeur de l’Europe.