La croix de jubilé

A l’entrée du village, coté Allemagne en Provence, on peut admirer une magnifique croix de jubilé.

Les croix dites « de Jubilé » furent nombreuses au XIXème siècle. Chaque paroisse désirait laisser une trace d’une année jubilaire.

Le Jubilé est appelé communément “Année Sainte”, non seulement parce qu’il commence, se déroule et se conclut par des rites sacrés, mais aussi parce qu’il est destiné à promouvoir la sainteté de la vie.

Notre croix a été édifiée en 1827.

Les archives municipales sont muettes à son sujet.

Elle est posée sur une colonne et un socle de pierre. Sur la colonne ; figure, encadrée, l’inscription

Anno Jubilaei. MDCCCXXII

Sur la croix elle-même, Il n’y a pas de christ au centre, mais un coeur enflammé (symbole de la charité), ceint de la couronne d’épines (coeur de Jésus) et percé d’un glaive (coeur de Marie). Le Sacré Coeur, est le symbole de l’amour divin, de la charité et de sa miséricorde Des rayons lumineux partent de ce cœur.

En haut, on trouve un vase qui symbolise le Saint Graal contenant le sang du Christ.

Les volutes représentent le soleil stylisé, agrémenté de têtes d’angelots. Au milieu le titulus montre des chiffres allant d’un à dix. Les derniers chiffres sont illisibles car ils ont été recouverts par des têtes de vis. La croix ayant été cassée, il a fallu la renforcer par une structure métallique qui se trouve derrière. Ces chiffres représentent les tables de la loi (les 10 commandements). Sur les rayons de lumière émanant de ce Coeur reposent 4 têtes d’angelots. Est-ce un rappel d’un drame ou sont-ils chargés de protéger les lieux sacrés ? Les perles peuvent être le symbole des prophètes.

En revanche, on ne retrouve pas les instruments habituels de la passion, le blé et la vigne, symbole du pain et du vin de la cène…, ni la tête de mort du mont Golgotha….

En bas et à droite, tête de lion de saint Marc : dans les premières lignes de son évangile, Jean-Baptiste crie dans le désert (« un cri surgit dans le désert »).

En bas et à gauche, le taureau de saint Luc : aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le taureau est signe de sacrifice.

La tête d’enfant ailée, c’est l’homme de Mathieu. Les attributs qu’il porte ne sont pas des ailes d’anges, mais l’attribut des Quatre Vivants. L’évangile débute par la généalogie humaine de Jésus.

Sous la tête de l’enfant, on trouve la tête de l’aigle de Jean (dont l’évangile commence par le mystère céleste). L’œil est noir et le bec est à droite.

Cette croix est en fonte moulée.

A noter qu’il existe une croix identique dans le Gard, dans le village de caractère de Dions. Elle date de 1905.

On en trouve également une autre à Besanceuil, en Saône et Loire.

L’origine de la croix :

Les deux autres croix, identiques à la nôtre, datent de la fin du XIXème, ou du début du XXème siècle.

On peut donc penser raisonnablement qu’une croix de bois avait été érigée à l’origine. Sans doute détériorée par le soleil, les intempéries, elle aurait été remplacée par une croix en ferronnerie.

La croix pourrait provenir de la fonderie Corneau de Charleville dans les Ardennes.

La fonderie Corneau de Charleville à la fin du XIXe siècle :

Associés depuis 1846, les frères Corneau, Alfred (1825-1886) et Emile (1826-1906), se sont établis dans le quartier du Petit-Bois, à l’emplacement actuel de l’usine Deville. En 1859, ils installent dans leur petite usine, un ancien atelier de ferronnerie, deux cubilots (fourneaux), afin de s’adonner à la fonderie de seconde fusion. Cette nouvelle activité est alors en plein essor dans le nord du département des Ardennes.

Occupant 300 salariés au début des années 1890, l’ancienne usine Corneau Frères est spécialisée dans « les fontes de ménage, d’ornement et les appareils de chauffage ». Parmi les fonderies ardennaises de l’époque, la fonderie du Petit-Bois se distingue par sa production de beaux objets en fonte moulée, dont de magnifiques porte-parapluies, bancs, vases, et croix funéraires. Les productions à la haute qualité esthétique témoignent notamment du savoir-faire des modeleurs et des mouleurs au temps d’Albert Deville (1844-1913), gendre de feu Alfred.

Alfred Courneau est l’arrière-grand-père de madame Yvonne De Gaulle.

Emile est maire de Charleville et député des Ardennes de 1880 à 1893. Il est par ailleurs franc-maçon, parrainé par un frère célèbre, Léon Gambetta. C’est aussi le fondateur du journal Le Petit Ardennais.

Cette croix devrait bientôt faire l’objet d’une restauration.

Haut de page
Mairie de Saint Martin de Brômes

Place des résistants républicains
04800 SAINT MARTIN DE BROMES

Mairie de Saint Martin de Brômes

Tel : 04.92.78.02.02

mairie-smdb@wanadoo.fr

Horaires accueil
lundi au mercredi 8h30 – 12h00
jeudi 13h30 – 18h00
vendredi 13h30 – 16h30

Accueil Urbanisme
Lundi 8h30 – 12h00
Jeudi 13h30 – 18h00

Tags : , ,